
Mis à jour il y a 2 ans
Ces dernières années l’épargne des Français a fortement augmenté. Prudents par nature, les Français ont eu tendance à mettre de l’argent de côté ; et ce d’autant plus depuis la crise de la Covid-19. Parmi les placements disponibles, l’investissement dans un fonds d’investissement propose une diversification automatique dans plusieurs actifs sous-jacents. Investir via un fonds revient à faire confiance à une équipe de gestion ; pour faire fructifier son capital selon une politique d’investissement définie. Le monde des fonds d’investissement comporte de nombreuses réalités, permettant d’accéder à un large éventail d’actifs cotés ou non cotés. Par ailleurs les fonds d’investissement restent un partenaire incontournable du financement ; et de l’accompagnement des entreprises en France ; les fonds d’investissement français ont d’ailleurs connu des niveaux de financements record en 2020 malgré la Covid-19.
Comment fonctionne un fonds d’investissement ?
Les fonds d’investissement sont des véhicules juridiques qui investissent sur différentes sortes d’actifs cotés ou non cotés. Ils sont gérés par une société de gestion ; elle-même contrôlée par une autorité de tutelle (en France, l’AMF — Autorité des Marchés Financiers). Ils permettent à des investisseurs de confier à un tiers professionnel ; et agréé la gestion d’une somme d’argent, pour un temps donné et avec une stratégie prédéfinie.
Fonds d’investissement : la société de gestion au cœur
Qui dit fonds d’investissement dit a priori société de gestion. La société de gestion a pour rôle de mettre en œuvre la politique d’investissement du fonds. Elle va constituer un « deal flow », sélectionner des opportunités ; négocier et suivre les investissements ; et gérer au mieux les capitaux qui lui ont été confiés dans l’intérêt de ses investisseurs ; jusqu’à la liquidation du fonds. Les sociétés de gestion doivent avoir reçu un agrément des autorités compétentes (agrément de l’AMF en France) ; qui va encadrer leur activité et s’assurer de leur compétence technique et des moyens mobilisés pour la gestion. En effet, dès lors qu’il s’agit de gérer pour le compte de tiers ; (le grand public, les investisseurs) ; un encadrement par agrément est nécessaire pour éviter les dérives possibles.
Le règlement, un document central
Chaque fonds va publier un Règlement détaillé, un DICI (Document D’information Clé des Investisseurs) ; par exemple ici celui de M&G investment, qui va déterminer et résumer les principales modalités de la gestion et l’orientation stratégique :
- Durée du fonds
- Stratégie et «scope » d’investissement
- Répartition et timing des investissements
- Rémunération de l’équipe
- Gouvernance et processus de décision
- Gestion des conflits d’intérêt
De manière générale, il garantit également à l’équipe une certaine indépendance vis-à-vis des souscripteurs dans le cadre de la gestion.
La thèse d’investissement
La thèse d’investissement va résumer l’orientation générale du fonds. Elle répond à la question : dans quoi et dans quel but le fonds investit-il ? Par exemple :
- Acquérir des actifs immobiliers de bureau dans les centres-villes de métropoles
- Accompagner des entreprises agro-alimentaires dans leur stratégie d’acquisition et de consolidation (build-up)
- Acquérir des entreprises en difficulté et des actifs décotés en vue de les redresser (fonds de retournement)
- Financer des start-ups non cotées dans le domaine des réseaux sociaux de la CRM
- Des sociétés biotechs cotées américaines et européennes
- Investir dans les énergies renouvelables en Chine
- Investir dans les cryptomonnaies et le Bitcoin
Les exemples sont infinis et peuvent répondre aux problématiques de chaque investisseur ; donnant lieu à des grandes familles de fonds : fonds de capital-risque, fonds de retournement ; fonds d’amorçage fonds de capital investissement, fonds de dettes, fonds immobiliers, fonds de LBO, fonds cleantech, fonds d’infrastructure…
Agrément de l’AMF
Les sociétés de gestion doivent passer par un processus durant souvent plusieurs mois pour obtenir un agrément de l’AMF. Elles doivent démontrer notamment qu’elles disposent de ressources financières suffisantes pour opérer de manière autonome ; des moyens humains et de compétences suffisantes pour mener à bien leur mission ; et indiquer les provenances des capitaux les finançant. Elles devront respecter à tout moment l’obligation de moyens liée à leurs engagements ; (conformité de la gestion, reporting, processus de décision, stratégie d’investissement…).
La rémunération des gestionnaires de fonds
Les gestionnaires de fonds ont une mission de gestion pour le compte de leurs investisseurs. Dans le cadre de ce mandat, ils perçoivent une rémunération fixe et variable.
Frais de gestion
Les frais de gestion périodiques sont généralement calculés en pourcentage de l’encours géré (par exemple 2%/an). On trouve également des frais de gestion dans les contrats d’assurance-vie.
Frais d’entrée et de sortie
Il existe parfois des frais d’entrée ou de sortie, calculés généralement en pourcentage des montants de la transaction. Ils peuvent être assez importants (parfois 10% pour des fonds immobiliers) ; ce qui n’est pas négligeable pousse à inscrire son investissement dans une optique à moyen ou long-terme.
“Carried interest”, ou frais de performance
La rémunération à la performance est un moyen d’aligner les intérêts des gestionnaires et des investisseurs. Elle permet en tout cas de motiver l’équipe de gestion ; qui peut percevoir des sommes importantes en cas d’atteinte d’un seuil de performance prévu. Attention cependant à ce que ce schéma d’intéressement ne pousse pas les équipes ; à prendre des risques trop importants ; (bien que la politique d’investissement reste encadrée dans le cadre du règlement).
Le fonds d’investissement en pratique
En pratique un investisseur va acquérir des parts de fonds (voire des actions). Cela lui donne droit à une quote-part du fonds (indirectement des actifs qu’il détient en cas de liquidation). Il devient ainsi en quelque sorte copropriétaire, mais la responsabilité juridique reste a priori portée par les gestionnaires.
Fonds ouverts et fonds fermés
Investir dans un fonds implique un engagement a priori pour plusieurs années. Certains fonds sont dits “fermés” et ils n’acceptent plus d’investisseurs une fois le fonds constitué. D’autre peuvent avoir un capital variable permettant des levées successives. Certains fonds disposent d’un code ISIN et peuvent être achetés et revendus plus facilement dans le cadre d’un marché secondaire
Appels de fonds
Souvent les fonds de “private equity“ fonctionnent avec un système d’appel de fonds ; les détenteurs de part donnent un engagement financier initial de souscription (“commitment”). Il sera alors appelé soit en une fois, soit selon un rythme périodique ; soit au rythme des nouveaux besoins et investissements. Ce séquençage permet de maximiser le TRI de l’investisseur ; (en pratique les fonds non encore appelés doivent cependant rester liquides ; pour pouvoir être immédiatement mobilisables en cas d’appel de fonds)
Liquidité et liquidation
La liquidité est un élément complexe de la gestion d’un fonds. Certains fonds ne seront liquidés qu’à l’échéance ; d’autres peuvent faire l’objet d’une liquidité quotidienne ; ce qui implique de détenir une part d’actif liquide suffisante et des règles claires de fonctionnement pour traiter ce problème. Cela implique aussi une valorisation (VL, Valeur Liquidative) correcte (quotidienne ou du moins régulière) ; ce qui peut être problématique sur des actifs non-cotés.
Des contraintes trop fortes de liquidité peuvent entraver la bonne gestion ; (nécessité de liquider à tout prix pour faire face aux demandes de rachat). Ce point doit être bien évalué, encadré et cohérent avec le mode de gestion.
Le marché secondaire
Le marché secondaire peut permettre d’améliorer la liquidité des investisseurs (au-delà des rachats via la société de gestion). Cela offre la possibilité de céder ses parts à un autre investisseur ; sans que la société de gestion ait besoin d’assurer une liquidité avec les actifs du fonds.
Il faut cependant qu’il y ait un nombre suffisant d’acheteurs. Par ailleurs cela implique une valorisation (VL) juste et régulière des actifs et du prix de la part. Récemment, H2O AM, un fonds de dette bien connu ; s’est trouvé confronté à une situation difficile avec des demandes de rachats importantes d’investisseurs ; des actifs peu liquides et dont la valeur de marché avait conjoncturellement fortement baissé ; la société de gestion ne pouvant faire face aux demandes des investisseurs a donc dû liquider deux fonds.
Pourquoi investir dans un fonds investissement ?
Investir dans un fond présente des contraintes (engagement financier parfois à long terme ; frais, liquidité parfois réduite) ; mais offre de nombreux avantages pratiques à l’investisseur, qu’il soit particulier ou institutionnel. Il permet de déléguer la gestion à un professionnel spécialisé et dédié sur son créneau, avec une bonne diversification.
Investisseur, déléguer la gestion à des professionnels
Le principe général est que l’investisseur confie la gestion à un professionnel de l’investissement, disposant idéalement d’un historique. La mission du gestionnaire s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de gestion explicite, connue des parties.
Le deal flow
En ce qui concerne les actifs non cotés notamment, la qualité du “deal flow” ; c’est-à-dire l’accès récurrent à des d’opportunités d’investissement – est un point clé. Par exemple
- Disposer d’un réseau de repreneurs cherchant à acquérir une PME (LBO)
- Avoir des compétences et connaissance sectorielles et être bien intégré dans l’éco-système (immobilier, “tech”, industrie, santé…)
- Avoir un réseau de partenaires et co-investisseurs qui peuvent nous solliciter
La réactivité, la réputation (le fameux “track-record”) ; et la compétence pour apporter une valeur ajoutée et attirer les meilleurs projets seront ici des critères-clés.
Des équipes dédiées et professionnelles
Des équipes dédiées disposant de moyens humains et matériels pour mener les investissements sont un préalable. Elles doivent disposent des fonds et des compétences nécessaires et suffisantes pour être crédibles ; pouvoir attirer et saisir les meilleures opportunités. Elles doivent rester au fait des problématiques de leur secteur ; connaissent les pratiques de marchés, elles ont des compétences financières et juridiques pour évaluer au mieux et négocier les opportunités ; et évaluer au mieux les risques et les solutions adaptées.
Viser un rendement plus élevé via des actifs risqués
Alors que les rendements des actifs sans risque sont au plus bas ; il est nécessaire d’investir sur des actifs plus risqués pour atteindre un certain niveau de rendement. Par exemple concernant l’assurance-vie, les « fonds euros » investis dans des obligations d’état sans risque ont désormais un rendement quasi-nul.
Investir dans un fonds (de manière directe ou via les contrats en UC – Unités de Compte) ; va permettre de pouvoir miser sur des thématiques variées offrant plus de rendement ; tech, bourse, immobilier. Sur le long terme, les actifs risqués (actions, private equity…) ; ont un rendement moyen élevé (mais pour corollaire un risque plus élevé). Il existe certes des cycles ; par exemple, avec la baisse des taux et l’abondance de liquidité ; les valorisations des entreprises sont actuellement au plus haut ; (les entreprises non-cotés françaises se négocieraient ainsi désormais 13,4 fois leur EBITDA selon le Cabinet Bain).
Bénéficier d’une bonne diversification
L’avantage d’investir via un fonds d’investissement est de disposer directement d’une bonne diversification ; les fonds étant investis sur un nombre d’actifs important.
Profiter d’une fiscalité avantageuse
Les fonds d’investissement sont des véhicules juridiques adhoc avec un statut spécifique ; SCPI, SCR, FCPI, FIP, FCPR, SCR, ou encore plus récemment SPAC… Certains bénéficient d’une fiscalité avantageuse sous réserve que les critères d’investissement et d’éligibilité soient respectés (secteur, localisation durée de détention…).
De nombreux fonds investis directement ou indirectement dans les PME non-cotées bénéficient de crédit d’impôt à la souscription ; (par exemple, les ex-Fonds ISF liés à la loi TEPA) ou d’exonération d’impôt à la sortie. Par ailleurs de manière générale ; les plus-values générées à l’intérieur d’un fonds peuvent souvent être réinvesties par le fonds en franchise d’impôt avant la distribution/liquidation finale.
Accéder à des opportunités “off market”
Les fonds sont souvent spécialisés, disposent d’équipes dédiées, et sont identifiés comme tels. Ils disposent donc a priori d’un accès privilégié à des opportunités de marché souvent confidentielles sur leur secteur.
D’ailleurs le premier document signé avant même l’étude d’une opportunité est l’Accord de Confidentialité ; (ou NDA) ; qui permet de prendre connaissance d’un projet ; tout en s’engageant vis-à-vis du porteur du projet au maintien de la confidentialité.
Profiter d’un éventail large d’actifs et de thématique spécifiques
Les fonds permettent d’investir dans un éventail très large d’actifs cotés ou non cotés ; (immobilier en Asie, secteur de la logistique en France ou biotech européenne…).
Certains fonds ne sont cependant parfois pas accessibles à tout le monde, par exemple ; réservés à des investisseurs capables d’investir un montant minimum qui peut-être sélectif.
Pourquoi faire appel à un fonds d’investissement ?
Pour un entrepreneur ou un porteur de projet, faire appel à un fonds d’investissement présente plusieurs avantages. Au-delà d’avoir un interlocuteur rompu aux pratiques de marchés ; susceptible d’apporter un financement adapté ; l’équipe de gestion du fonds peut également apporter un réseau relationnel et un accompagnement opérationnel.
Entrepreneurs et dirigeants : pourquoi faire appel à un fonds de capital investissement
Faire appel à un fonds d’investissement (comme à tout financement externe) ; permet déjà de conforter le porteur du projet sur le bien-fondé de sa démarche. Cela permet également de disposer d’un nombre d’interlocuteurs réduit ; dans le cadre de la levée de fonds et de bénéficier éventuellement d’un accompagnement ; sur la durée de l’investissement et mettre fin à la « solitude du dirigeant ».
Accéder directement à une base élargie d’investisseurs
Par nature, un fonds rassemble sous un même véhicule un nombre important d’investisseurs qu’il représente. C’est d’ailleurs partiellement la même logique que celle des plateformes de crowdfunding ; qui sont susceptibles de présenter l’opportunité à une base élargie d’investisseurs ;(même si ceux-ci restent ici maîtres de leur décision d’investir dans chaque projet). Les plateformes de crowdfunding jouent également le rôle d’interface entre les entreprises financées et les investisseurs.
Bénéficier d’un réseau et d’un accompagnement
Dans le cas d’investissements non-cotés (private equity) l’entreprise disposera souvent d’un accompagnement opérationnel de la part de l’équipe de gestion. Cela peut aller de l’aide à la recherche de financement ; la recherche de cible et de partenaire, l’aide à la mise en place d’un reporting… Cette démarche pourra s’effectuer dans un cadre restant confidentiel.
On distingue cependant les fonds majoritaires ; (qui contrôlent les entreprises sont très “hands-on” et nomment un manager intéressé) ; et les fonds minoritaires dans lequel le dirigeant ; (souvent fondateur de la société) conserve une part prépondérante au capital et un rôle central dans la gouvernance.
Dans certains cas (les fonds d’amorçage ou spécialisés dans la « tech » ou le digital par exemple) ; les fonds vont souvent avoir un rôle et une valeur ajoutée allant bien au-delà de la dimension financière. Leur équipe peut être d’ailleurs souvent constituée d’entrepreneurs à succès qui réinvestissement les produit de cession de leur ancienne entreprise. En France, on pourra notamment citer par exemple Isai ou Alven. Par effet d’expérience, les fonds d’investissement peuvent promouvoir auprès de leurs participations les meilleures pratiques de leur portefeuille.
Focus Phillimore
À titre d’exemple, Phillimore dont les fondateurs sont également à l’origine de WeShareBonds ; est une société de gestion indépendante qui a investi depuis 2003 dans le capital de PME ; via plusieurs fonds de capital investissement, avant de se réorienter vers la dette privée. Financée par quelques entrepreneurs privés ; sa stratégie était d’investir sur des PME françaises de petite taille à un stade intermédiaire ; (capital développement ou growth capital) ou d’accompagner des dirigeants dans des opérations de reprise d’entreprise (LBO, MBO, capital-transmission).
Phillimore a ainsi accompagné en tant qu’actionnaire minoritaire ; le développement d’une trentaine de sociétés dirigés par une équipe de fondateurs ou un repreneur. Ces sociétés ayant pour caractéristique d’être plutôt orientées sur les services (BtoB notamment) ; l’export, et de disposer d’un savoir-faire bien identifié. La plupart des sorties réalisées l’ont été auprès d’un leader de leur secteur d’activité. Certaines de ces participations étaient connues du grand public : PriceMinister RAKUTEN ; Curse.com, twitch /Amazon ou Fandom ; L’atelier des chefs ou dernièrement TheGoodLife/Ideat ou Solendro.com.
Quels sont les types de fonds d’investissement ?
Les fonds d’investissement se distinguent principalement par la nature des actifs dans lequel ils investissent ; et le stade et le mode de leur intervention.
Fonds cotés / Fonds non cotés
Indépendamment de la nature des actifs investis certains fonds sont cotés et éligibles à un marché secondaire. Ils ont donc une liquidité améliorée par rapport à d’autres qui sont non cotés (type private equity) ; avec une liquidité très limitée et un horizon de temps minimum généralement de 10 ans. De manière logique la liquidité d’un fonds est grandement liée aux types d’actifs détenus ; il est difficile d’assurer une bonne liquidité d’un fonds composé d’actifs non-cotés et illiquides.
Les thématiques
Les fonds se différencient surtout par la nature des actifs qui les composent et les modes et stratégies d’investissement.
Private Equity
Il s’agit d’investissement (capital, dette) dans des entreprises non cotées de toutes tailles. Ces fonds intègrent d’ailleurs souvent des dimensions incitatives fiscalement (FIP, FCPI). Dernièrement avec la crise du Covid ; l’état a lancé sous l’égide de la BPI plusieurs fonds de soutien aux PME ; notamment sur les secteurs les plus impactés par la crise (tourisme par exemple).
Les différents stades d’intervention
En fonction du stade d’intervention, le degré de risque des cibles visées sera différents. On peut ainsi distinguer les fonds suivants :
- D’amorçage (ou « seed » qui interviennent a priori après la phase de business-angel ; mais à un stade où le concept financé est encore émergent).
- De capital développement (« growth capital ») : ces fonds vont injecter des fonds pour accélérer le développement de société de toutes tailles ; ayant ou non déja atteint la profitabilité, afin d’accélérer leur croissance et conforter leurs parts de marché
- LBO : ils visent certes la croissance, mais le rendement est avant tout obtenu via une optimisation du montage financier ; et le recours à la dette
- Build-up : ils vont booster et optimiser la croissance de société mature ; en procédant à des acquisitions successives de société à intégrer
- De retournement (fonds vautours) : ils s’intéressent à des sociétés en difficulté. Ils vont soit essayer de restructurer et relancer la société pour la revendre avec profit ; soit viser de générer un profit en liquidant les actifs de la société
Fonds de LBO
Au sein du private equity, les fonds de LBO (Leverage Buy Out) sont spécialisés sur ce créneau. Ils jouent un rôle actif dans la transmission des PME ; (entre génération ou au profit de managers repreneurs) ; et dans la consolidation de certains secteurs. Ils peuvent intervenir sur de petites opérations de PME ; mais également sur des entreprises de plusieurs dizaines de milliards d’euros dans le cadre d’acquisitions.
Dans les fonds de LBO, l’investissement se fait par l’intermédiaire d’un véhicule holding. Il est réservé à des sociétés déjà profitables ; car l’optique est d’utiliser l’effet de levier et l’endettement bancaire pour acquérir une cible. Les profits générés par la cible permettront de rembourser la dette contractée par la holding pour l’acquisition. Le rendement de l’investissement sera généré à la fois par la croissance des profits de la cible ; mais également par l’utilisation de l’effet de levier ; qui aura un effet multiplicateur sur le rendement des capitaux investis une fois la dette remboursée.
Fonds de capital risque
Le capital risque à un sens assez large puisqu’il peut recouvrir toute intervention en capital. Plus couramment il peut désigner des fonds qui investissent sur des profils de croissance plus agressive ; développement d’une nouvelle technologie innovante ; solution de rupture, dépôt de brevet, stratégie marketing agressive pour entrainer une adoption par le marché. Ils interviennent souvent dans des sociétés (type start-up) ; nécessitant des fonds importants et une croissance soutenue de l’activité avant d’atteindre l’équilibre financier. Ils privilégient l’injection de fonds dans l’entreprise concernée plutôt que la transmission (cash-out).
Fonds fiscaux
Sous ce « label » non officiel on peut regrouper différentes sortes de fonds ; qui ont pour caractéristiques de bénéficier d’un avantage fiscal spécifique. Lorsque l’ISF existait encore ; la loi TEPA avait ainsi largement favorisé par ce biais l’investissement de contribuables au capital de PME non cotés. Les modalités d’investissement et les conditions de liquidité était assez standardisées. Ces fonds présentaient ainsi l’avantage principal de permettre — sous condition — d’obtenir un crédit d’impôt de plus de 50% de l’investissement. Par ailleurs les sommes investies étaient exclues de la base de calcul de l’ISF ; pendant toute la durée de détention (prévu pour durer 5 ans).
Fonds actions cotées
Les fonds d’actions cotées permettent d’investir sur des actifs situés sur différents marchés dans le monde. Ces actifs restent certes a priori souvent directement accessibles via les brokers onlines. Cependant, passer par un fonds permet une diversification maximum. Les meilleurs gestionnaires ont une connaissance particulière de certains secteurs (et un accès au management des sociétés). Ils peuvent avoir une stratégie plus ou moins dynamique avec des modes de gestion spécifique ; (buy and hold ou investissement via des stratégies long-short). On distingue souvent ces fonds par la taille des cibles investies : small-caps, mid-caps ou larges caps …
La critique parfois adressée aux fonds cotés serait pour certains de faire une gestion indicielle ; répliquant les indices sans les surperformer ; (auquel cas leur valeur ajoutée pourrait être jugée comme très faible). D’où le succès des ETF qui permettent d’accéder directement à des portefeuilles d’actifs d’indices avec des frais très réduits
Fonds de dette privée
Les fonds de dette privée s’intéressent à de la dette non cotée ; (certains de ces fonds investissent d’ailleurs sur les projets présentés par WeShareBonds). Il peut s’agir notamment d’obligations subordonnées, d’obligations convertibles (donnant potentiellement accès au capital de l’émetteur), ou de dette mezzanine. Le rendement est constitué principalement par les coupons ; mais également possiblement par la revente de la créance avec profit sur un marché secondaire.
Fonds immobiliers
Les fonds immobiliers s’intéressent à la gestion d’un portefeuille d’actifs immobiliers qui peuvent être de plusieurs natures ; que ce soit en termes d’usage (habitation, bureaux, commerces, entrepôts, industriels…) ; ou de géographie. Ils peuvent miser sur des opérations de trading type “marchand de bien” avec rénovation ; ou sur la détention et génération de revenus locatifs à long-terme. Dernièrement avec l’évolution liée à la Covid-19 les actifs dit « value-added » ; ou les entrepôts de logistique dédiés à l’e-commerce, ont connu un succès particulier.
Fonds ENR, ESG et ISR
Que l’on soit une entreprise ou une société de gestion, les labels dit « responsables » attirent de plus en plus d’investisseurs. Outre les incitations fiscales et réglementaires ; l’hypothèse est que des actifs répondant à des « bonnes pratiques » seront plus performants sur le long-terme. De nombreux fonds intègrent ainsi les bonnes pratique ISR dans leur politique d’investissement. Certains sont focalisés sur des secteurs tels que les énergies renouvelables par exemple (ENR). Une des critiques que l’on peut parfois leur apporter ; et le flou qui peut être lié au critère de ces labels ; avec l’accusation de social ou de « green-washing ».
Fonds « commodities »
Ces fonds misent sur les variations des matières premières ou de certains actifs (pétrole, or, soja…) ; et comptent sur la qualité de leur modèle de trading pour générer du profit.
Fonds actifs alternatifs
Certains fonds ont des thématiques plus exotiques : art, vin, bitcoin et crypto-monnaie. Il s’agit d’actifs qui peuvent répondre à un intérêt ou à une conviction particulière de la part des souscripteurs.
Fonds de fonds
Il s’agit tout simplement de fonds investis dans d’autre fonds. BPI France, l’un des bras armés de l’état en termes d’investissement dans les entreprises ; est ainsi investisseur dans la plupart des fonds gérés par les sociétés de capital investissement françaises. Celles-ci sont rassemblées au sein de l’association France Invest .
Comment réussir son investissement dans un fonds ?
Tout investissement doit être intégré au sein de la stratégie globale d’investissement et de diversification. Celle-ci doit répondre aux objectifs de placement avec un horizon, un rendement visé et un niveau de risque cohérent.
Suivre une stratégie d’investissement cohérente
Avant tout la stratégie d’investissement doit être cohérente avec les objectifs affichés par l’investisseur.
Quel Risque de perte en capital est-on prêt à accepter ?
Chaque investisseur recherche le rendement maximal. Cependant, est-on prêt à excepter le risque inhérent ? La plupart des investissements supposent un risque de perte total en capital. Ce scénario doit-être intégré et pris en compte.
Certains types d’investissement (les actions par exemple) ; sont structurellement plus risqués que ; par exemple, ceux adossés à des actifs plus stables ; tels que l’immobilier. De même un investissement en amorçage dans une start-up sera a priori plus risqué qu’une valeur cyclique du CAC 40.
Adéquation au profil investisseur
De manière générale, il faut une adéquation avec le profil de l’investisseur. C’est d’ailleurs pour cela que les sociétés de gestion ou les conseils soumettent préalablement ; les potentiels investisseurs à un questionnaire détaillé (patrimonial, connaissance des risques, horizon de temps…).
Si l’objectif est, par exemple, de « préparer sa retraite » un fonds actions à long-terme pourra être indiqué. Miser sur les crypto-monnaies serait sans doute trop risqué dans cette optique, sauf sur une part mineure du patrimoine.
Liquidité, risque et rendement
Les contraintes de liquidité vont en partie conditionner la question du risque et du rendement. En effet, un placement en long terme présente a priori un rendement en moyenne plus élevé. Une durée de placement suffisante permettra de lisser la volatilité et les rendements.
Ainsi un fonds de private-equity suppose un horizon minimum de 10 ans ; pour pouvoir augmenter la valorisation après avoir mené les cycles de sélection ; d’investissement, de cession et de liquidation du fonds. Si l’investisseur prévoit de devoir disposer de fonds pour acheter sa résidence principale sous 5 ans, cette solution sera exclue.
Planifier son approche d’investissement
Il n’existe sans doute pas de timing idéal pour investir. Certes certains cycles de valorisation existent, mais sur le long terme cela n’est pas un facteur très discriminant.
Versement régulier
Plus qu’un timing optimal, des versements réguliers permettent éventuellement de lisser la performance (et donc le niveau de risque). Par ailleurs cette discipline est un bon moyen de constituer à terme une épargne conséquente.
Choisir les thématiques
Choisir plusieurs thématiques et un bon moyen de diversifier. Chaque secteur, chaque type de produits ayant ses caractéristiques propres. Des actifs décorrélés vont diminuer le gain maximal, mais lisser les rendements et surtout diminuer le niveau global de risque. Si le choix final des stratégies suivies dépendra des éléments financiers ; des couples risque/rendement et des contraintes de liquidité ; il reste important d’avoir une conviction et une certaine compréhension du sous-jacent pour faire un choix éclairé.
Constituer un revenu récurrent ou viser une plus-value ?
Le placement dans un fonds a pour finalité de générer un gain. Cependant, la priorité peut-être de générer un revenu récurrent ou plutôt de maximiser une plus-value à terme. Cela correspond à deux approches différentes. Si les revenus récurrents sont privilégiés ; il faudra s’orienter vers des fonds proposant une distribution (loyer d’actifs immobiliers ; coupons d’obligations, dividendes d’actions).
Intégrer la problématique fiscale.
En fonction de son profil personnel, la problématique fiscale ne doit pas être écartée. La fiscalité ne doit pas constituer la principale motivation ; mais sa prise en compte permettra d’optimiser entre deux solutions équivalentes ; ou de trouver une éventuelle optimisation pour un niveau de risque égal. La réforme de l’ISF et l’introduction de la flat-tax à 30% ont heureusement ; supprimé le caractère confiscatoire de la fiscalité sur certains hauts revenus.
La question des frais
Outre la fiscalité, les frais sont la deuxième source de diminution du rendement net (vs le rendement brut). Ils sont généralement spécifiés et intégrés dans la performance finale.
Éviter l’empilement des frais
Premièrement, la plupart des frais sont de nature certaine (frais de souscription, frais de gestion annuel) ; face à des performances incertaines. Ils doivent être cohérents avec le niveau de rendement espéré. Les frais variables permettent d’éviter des frais malgré une performance nulle ; et de mieux aligner les intérêts des gestionnaires et des investisseurs.
Parfois, il n’y a que peu de transparence sur le sujet ; les frais étant déjà intégrés dans la performance brute présentée. Dans le cas de l’assurance-vie, par exemple ; la société d’assurance va percevoir une commission de gestion, mais par ailleurs les sociétés de gestion des UC sont également rémunérées ainsi que les éventuels intermédiaires assurant la distribution des produits au client final. In fine cela finit par peser sur la performance.
Les ETF en embuscade
Les ETF sont des indices synthétiques qui permettent de miser sur différents types d’actifs cotés. Ils présentent l’avantage de disposer d’un niveau de commission réduite ; par rapport à une allocation physique réalisée via une société de gestion (on peut avoir un écart de l’ordre de 2%). Ils méritent d’être intégrés dans une gestion active.
Investisseur comment choisir son fonds d’investissement ?
Une fois la stratégie fixée, le choix du fonds d’investissement (de fait, de la société de gestion) va se poser.
Le rôle des conseils et des intermédiaires
Les CGP (Conseil en Gestion de Patrimoine) et les banques privées ; plus généralement les conseillers financiers peuvent jouer un rôle dans la sélection des produits. De plus ils sont certes souvent intéressés sur le montant des encours distribués. Masi ils vont cependant permettre d’identifier des opportunités d’investissement, de s’assurer d’une adéquation avec le profil du client investisseur. Ils peuvent éventuellement proposer des solutions de financement (levier) et avoir une bonne connaissance des problématiques fiscales, pour les optimiser. L’offre présentée ne sera cependant pas forcément exhaustive, car limitée aux fonds distribués par l’intermédiaire.
Les « credentials » de l’équipe de gestion
Outre la société de gestion, il est possible d’accéder au nom du gestionnaire du fonds. Il existe ainsi certains gestionnaires « star » (même si “les performances passées ne présagent pas des performances futures”). Il peut alors être intéressant d’identifier les changements de gérants éventuellement intervenus, comparées aux performances passées sur différentes périodes.
Vérifier le track record et le niveau de risque
Le « track record » constitue l’état des performances historiques. Au-delà de la performance absolue ; il est plus instructif de comparer la performance d’un fonds par rapport à sa classe d’actifs et à ses autres concurrents sur une période donnée. Par ailleurs répondre à différentes questions : l’équipe de gestion a-t-elle eu des performances régulières ou volatiles ? A-t-elle surperformé ? Fait-elle partie des « best in class » ?
Les documents de présentation des fonds intègrent une échelle de risque et un descriptif d’un profil de gestion. Il existe des sites tels que MorningStar qui vont proposer des analyses synthétiques ; et historiques des performances avec des notes qualitatives (étoiles) ; et également une facilité pour mener des comparaisons.
Le crowdfunding peut-il être une alternative aux fonds d’investissement ?
Le crowdfunding offre une solution alternative d’investissement. Il utilise cependant les outils de financement classiques (actions, prêt, obligations). Il offre un bon compromis tant pour les investisseurs ; (encadrement de l’offre par un site disposant d’un agrément ; avec liberté de choix pour les investisseurs et une absence de frais) ; que pour les sociétés (flexibilité sur les montants avec un maximum à 8M€ ; processus standardisé et rapide, offre de financement à court et moyen-terme).
Investisseurs
Pour les investisseurs le crowdfunding permet ; un accès facilité et direct à une nouvelle classe d’actifs non cotés ; offrant un rendement attractif avec un risque maitrisé.
Le site de crowdfunding joue le rôle de conseil
Si les plateformes de crowdfunding ne sont pas des sociétés de gestion ; elles disposent néanmoins d’un agrément par l’AMF et jouent un rôle de conseil. Elles interviennent dans la sélection de projet et la présentation détaillée du niveau de risque.
Diversifier et rester libre de son investissement
Au sein des projets proposés, l’investisseur en crowdfunding reste libre de ses allocations. La nature du crowdfunding permet une diversification optimale ; avec des tickets d’entrée généralement de l’ordre de 1000 euros par opération pour constituer un portefeuille cohérent.
Un accès optimisé et sans frais
Le crowdfunding présente l’avantage d’une forte ergonomie en tant que support numérique. Il présente par ailleurs l’avantage d’une absence de frais pour les investisseurs.
Maitriser sa liquidité
Via le crowdfunding en prêt ; il est possible de maitriser la liquidité de son investissement sur les bases des échéanciers prévisionnels. Entre prêts in fine et amortissables ; il est possible d’estimer la séquence prévisionnelle des flux futurs ; les revenus récurrents générés et les sommes disponibles pour une diversification.
Webot, le robot investisseur de WeShareBonds
Afin de systématiser et d’automatiser la démarche, WeShareBonds a créé WeBot : un robot investisseur automatique. Il permet de planifier les investissements de manière automatique sur la base de critères préétablis ; et modifiable à tout moment par l’investisseur (niveau de risque, montant, taux, durée…).
Entreprises : accéder à un financement rapide et complémentaire
Le crowdfunding est un moyen alternatif pour les entreprises d’accéder à un financement jusqu’à 8M€ par projet. II constitue une offre complémentaire de celle des fonds et des banques ; avec des maturités situées à court et moyen terme.
Une offre de financement complémentaire de celle des fonds
Pour des PME non-côtées, outre les banques, les principaux débouchés sont les fonds de capital investissement via le private-equity, que ce soit via du capital ou des obligations (souvent convertibles). Les rendements visés par ces investisseurs sont de 15% à 25%. Certes les fonds fournissent un accompagnement, mais cela n’est pas toujours nécessaire, et les dirigeants d’entreprises n’ont pas forcément le souhait de s’engager dans une modification de leur gouvernance et une perte de leur indépendance.
Le crowdfunding, et notamment le crowdlending, fournit une alternative
- Optimisation de l’utilisation des fonds propres via des levées en dette
- Flexibilité sur les montants avec des durées également court et moyen-terme
- Une solution complémentaire avec un coût à mi-chemin entre la dette bancaire et le capital
Gérer la taille de la levée
Les montants accessibles sont variables : à partir de quelques dizaines de milliers d’euros, mais jusqu’à 8Me d’euros.
Les financements en crowdfunding peuvent par ailleurs être facilement séquencés via plusieurs financements successifs pour coller au mieux aux besoins. Le crowdfunding est particulièrement adapté au financement de projet. Il est désormais largement adopté par les acteurs de l’immobilier (promoteurs, marchands de biens, foncière) pour accélérer le financement de leurs opérations sans devoir recourir aux fonds propres.
Rapidité et ergonomie
Le crowdfunding repose sur un cadre online et ergonomique. Les processus d’analyse et la documentation juridique sont normés. Néanmoins l’éventail des besoins potentiellement couverts (BFR, investissement, commercial, R&D, acquisition…) est très large, avec une grande liberté dans l’utilisation des fonds. La mise en place des financements peut se faire en quelques semaines, avec des process encadrés, offrant une visibilité maximale pour l’emprunteur.
Publication originale le 10 mai 2021, mise à jour le 10 mai 2021
Sujet(s):
Epargne & Placements