
Mis à jour il y a 2 ans
L’année 2020, restera pour beaucoup comme « l’annus horribilis ». La Covid-19 aura entrainé une crise sanitaire sans précédent et un bouleversement des sociétés et des économies mondiales. Partout dans le monde, les banques centrales et les gouvernements se sont néanmoins mobilisés pour soutenir l’activité ; via des plans de relance massifs. En cette fin d’année néanmoins des signes positifs ont commencé à apparaître, notamment avec l’arrivée des vaccins contre la Covid-19. Celle-ci constitue un signe d’espoir, même si l’effet ne sera sans doute pas immédiat. De plus, l’Asie de l’Est, et en premier lieu la Chine, semblent avoir quasiment réussi à maitriser l’épidémie en faisant miroiter la possibilité d’un « monde d’après ». Les élections américaines ; reste à confirmer qui des Démocrates ou des Républicains obtiendra la majorité au Sénat ; et le Brexit auront bientôt livré leurs verdicts. Surtout, les investisseurs, qu’ils soient détenteurs d’actions, d’immobilier ou d’autres actifs, terminent plutôt très bien cette année éprouvante. Reste la question rituelle : dans quoi investir en 2021 ?
Les fondamentaux de l’investisseur
Qui aurait pu penser, au plus fort du confinement, que les principaux marchés mondiaux seraient en voie de terminer l’année 2020 sur des niveaux records ? Prévoir que l’indice Nasdaq ferait l’une de ces meilleures performances annuelles (+40% à date) ? Et cela avec un quasi doublement depuis son point bas, malgré la crise ? Cela souligne la difficulté de se projeter sur une courte période et donc de savoir dans quoi investir en 2021 notamment. C’est, sans doute, aussi l’occasion, plus que jamais, de réaffirmer certains principes :
- Le « timing idéal » pour les investissements est compliqué
- La stratégie d’investissement doit être cohérente avec les contraintes et l’horizon de liquidité de l’investisseur
- Rendement, valorisation, volatilité : ces différents éléments permettent de définir un profil de risque. Et surtout, un couple risque/rendement cohérent acceptable pour l’investisseur et avec ses objectifs
- Un horizon de temps suffisant permettant un accès à une grande palette d’actifs
- Les besoins de liquidité doivent être totalement intégrés dans la démarche d’investissement
- La diversification des supports (actions, crowdfunding, immobilier, assurance-vie, etc.) permet d’optimiser le profil de risque et d’optimiser la performance. On n’obtiendra ainsi pas le rendement maximal mais une meilleure performance pour un niveau de risque donné.
Cela dit, si investir c’est agir, « ne rien faire » est également un choix. Alors, comment envisager d’investir en 2021 ?
2020, l’année de tous les records, quid de 2021 ?
Pour les investisseurs, l’année 2020 aura été une année pleine de rebondissements. Alors que le monde traverse une crise, l’année devrait se clôturer avec des valorisations record :
- Record historique pour le S&P 500 et le Nasdaq ; et par ailleurs ; des niveaux proches des plus haut quasiment partout ailleurs
- L’immobilier, malgré le confinement a continué à progresser avec des prix en hausse
- Les matières premières (pétrole à 50$) ont repris leur marche en avant
- L’or, valeur refuge par excellence, reste également proche de ses plus hauts
- Que dire du Bitcoin qui a retrouvé les valorisations stratosphériques qu’il avait connues ?
- Seuls les détenteurs de contrats euros en assurance-vie auront connu une année supplémentaire de faible rendement. Cela avec la nécessité d’intégré des contrats « UC » plus risqués pour viser un rendement supérieur.
Ce mouvement quasi-généralisé peut-il s’expliquer par le maintien de taux d’intérêts très bas, les conditions d’endettement favorables, et les politiques expansionnistes des banques centrales ? Par ailleurs, le rendement nul des actifs sans risques pousse à se reporter sur des classes d’actifs plus risqués. On observe alors une recherche de « valeur refuge » : or et immobilier. C’est une forme d’intégration des bonnes nouvelles. Ces valeurs là sont ainsi non négligeables lorsque vous vous déciderez sur comment investir en 2021. Il faut cependant, noter le recul du dollar au-dessus de 1,22$/euro. Ainsi, tous les actifs détenus en dollar ont perdu près de 10% cette année pour un investisseur de la zone « euro ».
L’immobilier : valeur refuge ?
L’immobilier semble plus que jamais bénéficier de son statut de valeur refuge. En France, malgré les confinements qui ont ralenti les transactions, et ont fait fuir certains acheteurs étrangers, les prix des logements ont continué à progresser dans la plupart des villes. Selon la chambre de notaires, la hausse des prix restait sur un an de +6,5% pour les appartements, et +4,2% pour les maisons. « L’exode urbain » un temps évoqué n’a pas eu lieu. La province a cependant surperformé : Lyon (+10,6%), Nantes (+13,2%), Rennes (+14,4%). Les arbres ne montant pas au ciel, Bordeaux (+2,2%) n’a pu renouveler ses records précédents, et le rythme effréné a ralenti en région parisienne. Preuve qu’il semble y avoir toujours une bonne raison d‘acheter. Même les résidences à la montagne ne semble pas particulièrement avoir souffert. Coté crédit : les taux ont continué à baisser. De plus, les encours mensuels de nouveaux crédits ont atteint, en septembre, le niveau record jusqu’alors inégalé de 19 milliards d’euros. Investir en 2021 dans l’immobilier est donc un sujet sur lequel il est intéressant de se pencher.
Cependant, des signes d’accalmie semblent apparaitre : tant au niveau du prix que du nombre de transactions, sur la base de compromis de vente les plus récents. Par ailleurs, de plus en plus de primo-accédants sont désormais exclus du marché avec une hausse des refus de crédit. D’où le débat récent au sein des banques sur la règle du « 3 fois le crédit en revenu » au profit de la règle plus souple du « reste à vivre » minimum. Que ce soit pour se loger ou pour un investissement locatif, la demande de l’immobilier reste soutenue, malgré la baisse des rendements.
Enfin, la Covid-19 aura-t-elle changé les comportements et les règles du jeu, en premier lieu concernant les actifs de bureaux et commerciaux ? Difficile de se prononcer pour l’instant. Certaines classes d’actifs semblent cependant particulièrement bénéficier du contexte.
Pour miser sur cette thématique, le « crowdfunding immobilier », en fort développement, est une alternative nouvelle ; et non négligeable pour investir en 2021. Il permet de financer des professionnels du secteur (promoteurs, marchands de bien, foncières) en refinançant leurs opérations pour accélérer leur développement. A la clé, des rendements bruts de l’ordre de 10%par an, pour un risque maîtrisé.
Actions : sélectivité avant tout ?
Les marchés boursiers sont objectivement à des niveaux records. Les performances semblent se répéter année après année, soutenue dernièrement par l’action des banques centrales. Même en faisant abstraction du rebond exceptionnel observé depuis les plus bas d’avril 2020, l’évolution sur base annuelle est impressionnante. Les politiques de soutien à l’économie et plus récemment l’annonce de la découverte de vaccins ont été considérés comme autant de bonnes nouvelles. Les investisseurs semblent avoir décidé de voir le verre à moitié plein, et de miser sur des rebonds de PIB dès 2021.
De plus, le contexte semble avoir, avant tout, profité aux actions grosses capitalisation et aux secteurs de croissance. Les fameux GAFAM Amazon (+71%), ou Apple (+74%) ont poursuivi leur marche en avant, au point de représenter chacun autant que la capitalisation de nombreux marchés européens. Même les menaces de démantèlement ne les ont pas affectés. Les valeurs « stay at home » (Netflix ou Zoom…) ont pleinement profité du contexte de Covid-19. Même AirbnB — qui avait annoncé licencier 25% de ses effectifs mondiaux — a fait une entrée en fanfare sur le marché, bien au-delà des valorisations de « private equity » observées il y a tout juste un an.
Il semble bien y avoir un marché à deux vitesses, avec des ovnis comme le constructeur automobile Tesla face à des profils plus réalistes ou traditionnels. Ainsi Tesla vaut par exemple 3x Toyota, 6x Volkswagen, x10 BMW ou General Motors, 25x PSA, ou encore 45x Renault… Malgré des rebonds récents, de nombreux secteurs représentatifs de l’économie sont restés très impactés. C’est notamment le cas des secteurs automobile, bancaires, de distribution, du tourisme, ou encore aéronautique.
Devrions-nous continuer à miser sur l’innovation, malgré les valorisations actuelles ; ou privilégier les actions « value » (celle offrant un plus fort rendement) pour anticiper et profiter du rebond de la croissance ? Chacun fera son choix. Au global, pour investir en 2021, la sélectivité s’impose tant que les niveaux globalement atteints semblent comparables à ceux observés lors de la bulle internet en 2000.
Investir en 2021 : le rebond économique en bonne voie ?
De toutes les zones économiques, l’Asie semble la plus avancée sur la voie de la reprise. La Chine, qui vient de signer de nouveaux accords de libre échange sur la zone Asie, devrait même finir l’année avec une croissance du PIB de +2% ! Elle a déjà commencé à relancer la demande (automobile, énergie) de certains secteurs, et retrouvé par exemple son niveau d’avant crise sur les vols intérieurs.
Ailleurs, malgré les difficultés qui persistent pour les secteurs les plus directement impactés par la crise (restauration, événementiels, transport, etc.) une résolution de la crise sanitaire amènera inévitablement un rebond. En revanche, le niveau d’activité en France est toujours à 8% en dessous de son rythme de croisière. Reste à voir le calendrier de la reprise : 2021 ou 2022 ?
Durant la crise, les français — et notamment les plus aisés – ont massivement épargné. Ils ont ainsi accumulé un surplus d’épargne de 130 milliards ; qui pourrait même atteindre 200 milliards en 2021 selon la Banque de France. Le rebond de la consommation, soutenu par les différents plans d’aide dans les principales économies, jouera sans doute un rôle central pour un rebond durable de l’économie.
Que dire du niveau des taux ? Si l’inflation a chuté en Allemagne, les anticipations d’inflation aux Etats-Unis ont fait remonter les taux d’intérêts des « treasuries » (obligations d’Etat américaines à 10 ans). La politique de dépenses annoncée par Joe Biden, si elle est mise en place, devrait favoriser ce mouvement de hausse. Pourtant, ni la FED, ni la BCE, n’ont affiché – bien au contraire – leur volonté de remonter les taux, pour ne pas brider la reprise ni mettre en difficulté les détenteurs de dette.
Investir en 2021 : focus sur l’offre de « crowdlending »
Dans le contexte actuel, où l’alternative semble être se projeter à long-terme ou temporiser, le « crowdfunding » présente et conserve de nombreux atouts.
- Dans un monde où la recherche de rendement est devenu compliquée, le crowdlending offre des rendements bruts de 6% à 10%/an
- Il permet de miser sur des maturités relativement courtes ; 12-36 mois via des obligations amortissables ou in fine. Cela permettant de se positionner avec un rendement élevé sans avoir à « parier » sur le long-terme
- Le crowdlending permet une sélection directe, accompagné par des professionnels agréés
- La diversification en termes de montants, de maturité, de secteur (corporate, immobilier) et d’émetteur est très facile et souvent ergonomique
- Les investissements sont éligibles à certains dispositifs fiscaux tels que le PEA-PME.
- Une absence de frais, ou des frais très réduits pour l’investisseur évitent de trop empiéter sur le rendement net.
- Le segment du « crowdlending immobilier » connait une forte croissance. Par ailleurs, certains segments « corporate » tels que les prêts-PGE ont fait leur apparition ; avec cependant des taux relativement bas, contrepartie de la garantie de l’état.
Dans le contexte actuel, le crowdlending apparait plus que jamais comme une solution adaptée pour combiner rendement et liquidité avec un risque maîtrisé.
Publication originale le 17 décembre 2020, mise à jour le 17 décembre 2020