Pourquoi souscrire des obligations en direct plutôt que via des fonds obligataires ?

Mis à jour il y a 7 ans

Les fonds de type Sicav ou FCP, investis en obligations d’entreprises, offrent une certaine liquidité, mais supportent des coûts de gestion et un risque de baisse de la valeur en capital en cas de hausse des taux

Les banques proposent aux épargnants des fonds communs, de type Sicav ou FCP, investis en obligations d’entreprises. Ces fonds offrent à l’épargnant de souscrire des parts d’ une copropriété investie en obligations de diverses entreprises et de diverses maturités, sélectionnées par des professionnels de la gestion. Cette copropriété offre une liquidité quotidienne ou hebdomadaire, ce qui permet aux souscripteurs de vendre des parts du fond à intervalles réguliers, à la valeur liquidative ; le fond, de son coté, grossit en achetant des obligations chaque fois qu’il y a plus de souscripteurs que de retraits, et maigrit en vendant quand le mouvement est inverse.

Ces fonds offrent deux avantages:

  1. D’abord, ils évitent à l’épargnant de choisir lui-même les lignes, et de faire lui-même la diversification nécessaire, en contrepartie d’une rémunération perçue par le gestionnaire qui ampute la rémunération reçue de 1 à 1,5% chaque année, et de 0 à 3% à l’entrée.
  2. Ensuite, ils offrent la liquidité : il n’y a pas besoin d’attendre l’échéance des obligations en portefeuille, on peut vendre à tout moment. Il n’y a d’ailleurs pas d’échéance, puisque le produit est « éternel » et rachète de nouvelles obligations chaque fois que les anciennes sont remboursées.

Mais cette liquidité et cette pérennité des fonds ont pour effet que les fonds d’obligations sont un produit assez différent des obligations en direct. Détenir directement des obligations jusqu’à maturité, c’est s’assurer un revenu certain hors risque de faillite. Détenir une Sicav d’obligations (sauf s’il s’agit d’un « produit à horizon ») c’est miser sur la valeur de marché instantanée des obligations, c’est-à-dire prendre, en plus du risque de faillite, le risque de remontée des taux d’intérêt .

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En effet, la valeur en capital d’une obligation évolue non seulement en fonction de l’évolution du risque de signature, mais aussi en fonction du niveau global des taux d’intérêt. Quand les taux d’intérêt montent, la valeur de marché de l’obligation baisse ; en effet, la valeur de marché est la valeur de ses flux de revenus (stables) actualisés  aux taux nouveaux (en hausse), c’est-à-dire aux taux auxquels pourraient se replacer un nouvel investissement.

Cet effet de baisse de la valeur de marché instantanée, en cas de hausse des taux , importe peu au détenteur en direct qui souhaite conserver son obligation jusqu’à terme. Ce qu’il cherchait, c’était un flux de revenus certains au moment où il a investi. Donc si la société ne fait pas faillite, il atteint son objectif. La baisse de valeur de revente ne fait qu’exprimer un coût d’opportunité, tout au plus le prix d’un regret, c’est-à-dire le fait qu’il aurait gagné plus s’il avait misé sur une obligation plus courte et replacé son argent après que les taux aient remonté .

En revanche, la situation est différente pour le détenteur d’un fond d’obligations à long terme où toutes les obligations sont remplacées par des nouvelles. Celui-la ne peut pas attendre le terme, puisque de terme il n’y a pas. Quand les taux remontent, il subit donc de plein fouet l’impact sur la valeur liquidative de la hausse des taux . Soit par exemple un fond obligataire investi en moyenne à 7 ans à 5%. Si les taux montent de 1%, la valeur liquidative baissera d’environ 5% , ce qui annule l’effet d’une année de revenus .

La détention d’obligations en direct et jusqu’à leur terme est donc le seul type d’investissement (avec les fonds « à horizon ») qui permet d’assurer à leur détenteur un flux de revenu fixé par avance, sous réserve du risque de faillite.

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Publication originale le 11 septembre 2016, mise à jour le 16 septembre 2016

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